lundi 12 novembre 2007

Foot culture



J'en vois déjà qui ricanent suite à la lecture du titre...

Pourtant, il y aurait tant à dire sur la culture football. Car culture foot, il y a. Et si l'évocation du mot "Bernard Mendy" ou de "Jack Kachkar" ne provoque pas chez vous de rires aussi fournis que la lecture du titre, c'est que cette culture vous a irrémédiablement échappé.
CQFD.

Le monde de l'édition française, notamment, commence enfin à reconnaître cette culture puisqu'elle laisse le champ à une vraie exploration du phénomène football. Les anglais connaissent ceci depuis fort longtemps, dans un pays où il paraît inconcevable que chaque individu n'ait pas de club de coeur à perpétuité. Le phénomène s'est accéléré en France après la Coupe du Monde 98. Comme si devant l'arrivée de nouveaux supporters marquetés, les amoureux du ballon rond de toujours avaient ressenti le besoin de redéfinir leur passion et de la mettre en mots avec tout ce qu'elle peut avoir de significatif sur leur façon d'appréhender le monde.

Ainsi Pierre-Louis Basse, auteur d'un livre sur Guy Mocquet avant que celui-ci ne détrône Che Guevara au hit-parade de l'insoumission chic, décrit la fin d'une illusion dans Séville 82 : un souffle de jeunesse virevoltant et inventif qui se heurte à un mur de brutalité réaliste. François Bégaudeau, en nous exhortant à Jouer Juste, vit quant à lui la philosophie d'un entraîneur de football comme la métaphore d'une façon d'aimer en allant droit au mur.

Cette dimension, jusqu'alors effleurée par la presse française, prend son essor avec la naissance d'un mensuel (voir ci-contre) tourné vers la thématique foot dans tous ses aspects : du tableau noir à la musique, du cinéma aux frasques de nos bipèdes en short préférés.
N'y est jamais négligée la tentative d'expliquer ce qui se passe dans les tribunes des stades.
Les tribunes naissent, vivent, évoluent et parfois meurent. On peut n'y voir qu'un troupeau d'écervelés beuglants... Pourtant, la population qui y prend place n'est pas monolithique, tout comme la constitution des spectateurs de Santiago Bernabeu, à Madrid, ne relève pas de la même histoire sociologique que celle du stade San Paolo, à Naples.

Parler de culture football, enfin, c'est aussi beaucoup parler de nostalgie. Comme si ce qui nous amenait au football, ce qui forge notre âme d'éternel gamin ne collait plus avec beaucoup des choses qui se déroulent sous nos yeux. Comme si tout cela était allé trop loin sans avoir pris la peine de nous laisser monter dans le wagon.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu as complètement raison !!! Vive So foot et ils ont un super site !!