vendredi 23 mai 2008

Royal Rumble



On nous l'avait promis. Tout devient possible.
Tout, partout, sur tous les thèmes, en même temps, n'importe quand, n'importe comment, quitte à provoquer le brouillage de l'information, quitte à noyer l'ensemble dans la plus grande des confusions afin de ne surtout pas permettre la lisibilité du scénario qui nous permettrait de comprendre le dénouement de l'histoire.

De couacs en chaos, de contre-pieds en admonestations diverses, il est toujours aussi compliqué de s'habituer au régime qui s'est ouvert depuis un an. Et d'ailleurs, est-il possible de s'habituer au déséquilibre permanent quand il apparaît comme étant une méthode assumée de gouvernement ?

Le Parti Socialiste semble s'être mis au diapason du bordel tous azimuts. C'est du moins ce que les journalistes se plaisent à dire. Souvent à raison d'ailleurs...
La guerre des chef(e)s qui semble s'annoncer pourrait fort bien être regrettable tant la sanguinolence ne pourra rien apporter à la gauche française. On peut toutefois s'interroger sur ce qui anime la réflexion des plus brillants éditorialistes prompts à ironiser sur les combats d'égos alors que les questions posées aux responsables socialistes au cours des interviews radiophoniques matinales ne visent qu'à entretenir voire attiser ce Royal Rumble politique en feignant d'inviter à s'en offusquer.

jeudi 8 mai 2008

24 heures ni-ni



C'est toujours de grands moments que l'on vit lorsqu'on défile.
Les émotions sont décuplées dès lors que l'on se joint à une cause que l'on connaît peu et que l'on découvre sur le terrain militant.

Le 29 mars dernier, plusieurs associations se sont retrouvées à Paris sous la bannière du collectif "ni pauvre ni soumis". Des dizaines de milliers de personnes ont défilé afin que l'Allocation Adultes Handicapés devienne autre chose qu'une initiation à la survivance et aux débuts de mois difficiles.

Certes, la question du handicap et d'une manière générale les situations de santé précaire ne peuvent se réduire au montant d'une allocation financière. Les enjeux d'accessibilité à une citoyenneté pleine et entière sont des questions que l'on ne peut bien sûr pas écarter. Elles infusent au contraire toute l'action de l'ensemble des personnes présentes ce jour-là à Paris. Il suffit tout bonnement de comprendre à quel point un simple trottoir mal conçu est un frein à la plus élémentaire des libertés de circulation. Ceci étant, le quotidien de l'ensemble des personnes présentes ce samedi ensoleillé de mars et de toutes celles absentes faute de pouvoir s'y rendre est désormais devenue telle que le réexamen substantiel plutôt que symbolique de l'AAH permettrait une immédiate quoiqu'insuffisante petite bouffée d'oxygène.

De part les rencontres et les échanges, qu'ils aient été brefs ou prolongés, la journée fut inoubliable, forte et riche d'êtres humains tous tendus vers un idéal d'égalité et de citoyenneté à venir mais à provoquer.