dimanche 29 juin 2008

Au bout du compte


- Nous sommes à la fin d'un cycle politique. Celui qui a été ouvert au congrès d'Epinay doit se clore maintenant, pour en commencer un nouveau. L'union de la gauche de François Mitterrand, telle qu'elle a été conçue dans les années 1970, puis la gauche plurielle de Lionel Jospin servent de socle, mais ne suffisent plus.
extrait de Si la gauche veut des idées - lemonde.fr du 26 06 2008


- Ma conviction, c'est qu'au XXIe siècle, être libéral et socialiste, c'est totalement incompatible
Le Figaro - 26 05 2008

- 'Non , non, ne montez pas, il y a du monde dans la rue.' J'ai François Bayrou au téléphone. Il est là haut chez lui et moi, je suis en bas dans la voiture. Je n'en reviens pas. Au dernier moment, François Bayrou refuse de me recevoir. Comme un amoureux qui craint la panne ou comme un adultère risqué. (...) 'Mais c'est vous qui me l'avez proposé. Il faut bien se parler puisque le téléphone n'est pas sûr.' J'insiste. Nous sommes en début de semaine. J'ai proposé à François Bayrou de venir à Matignon si je suis élue. DSK ayant déserté le champ de bataille, je me suis tout naturellement tournée vers lui. (...)
Ma plus belle histoire, c'est vous - cité par Rue 89 le 03 12 2007


François Bayrou est-il solube dans l'anti-libéralisme ?

mercredi 25 juin 2008

La République des bleus - épisode 1 : 1958


Il fallait rebondir sur l'une des notes de ce drôle d'animal qu'est l'éduc au ps.

Il évoquait les parallèles troublants existant entre l'Equipe de France de football masculine et les trajectoires politiques de notre pays.

Souvent abordé par d'excellents magazines (So Foot,etc.) ou par d'excellents chroniqueurs (l'éduc au ps), il est temps de développer ce sujet auprès de tous les camarades que le sujet football n'intéresse pas sous un angle qui puisse leur paraître digeste à défaut d'être réellement digne d'intérêt.
La première étape de la démonstration se déroule en 1958.

Certes, la gauche est alors bien moribonde puisqu'elle voit l'ombre gigantesque du Général fondre sur la République dans un tourbillon irrépressible. C'est la crise algérienne qui provoque ce retour à la Zidane. Lasse du régime parlementaire qui ne sait plus jouer collectif, la France a besoin de l'homme providentiel pour se relever et redresser la tête. Le retour est savamment orchestré en coulisses dès le 13 mai 1958 par le putsch des généraux d'Alger, la nomination de Charles de Gaulle au poste de Président du Conseil de l'agonisante IVème est pour bientôt.

13... c'est également le nombre de buts inscrits par l'autre homme providentiel de la France en cette année 1958.
Just Fontaine profite de la blessure de l'attaquant titulaire René Bliard pour établir un record inégal(able)é.
Grâce à lui (mais aussi au fils d'immigré polonais Raymond Kopa), la France parvient à se hisser jusqu'aux demi-finales de la Coupe du Monde organisée en Suède.
Elle ne devra son élimination qu'à la rencontre d'une équipe qui marche alors sur l'eau, à la virtuosité atavique et emmenée par un futur ministre des sports :
Roselyne Bach ... le grand Pelé.

jeudi 19 juin 2008

Un caillou dans la chaussure



Voilà un film qui a su se faire attendre. Comme souvent dans ces cas-là, l'effet des vases communiquants des émotions pourrait faire son oeuvre destructrice de plaisir. Par un étrange phénomène, l'attente suscitée par un film peut être inversement proportionnelle au plaisir qu'on aura à le visionner.

Ici, l'attente est gigantesque.

D'abord, parce que c'est Kusturica, l'orfèvre bordélique de l'onirique.

Enfin, parce que c'est le héros de millions de gamins, au-delà même de ce que put être Indiana Jones, plus adulé que le Che, plus oecuménique que Jésus-Christ, c'est Maradona... ou Diego... ou Diego Armando... ou la main de Dieu, ou le Pibe de Oro... ou le pourri qui a marqué de la main... ou le génie qui a planté le but du siècle.

Le sale petit gosse de l'autre pays du football sud-américain n'avait pas besoin de se rappeler au bon souvenir de qui que ce soit. D'une manière ou d'une autre il vibre en quiconque fait du football un art à part et en chaque enfant qui frotte son nez morveux du revers de la main avant de se ruer sur ceux qui l'importunent.
Souvent, Maradona s'est battu, plusieurs fois il a dépassé les bornes, parfois il est allé trop loin.
Si malgré tous les excès, il emporte l'adhésion, c'est parce que Maradona n'aurait pas dû exister. Il est une anomalie dans l'évolution du football, il est poil à gratter pour tout apparatchik d'un sport qui aspire à la respectabilité sans aspérités.

jeudi 5 juin 2008

Com'




Quelle est la différence entre un texte de loi sur lequel on ne communique pas et un texte de loi sur lequel on communique bien ?

Aucune.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, un texte créant une norme juridique n'est en aucun cas modifié par la façon qu'on a d'en parler. Par exemple, si l'on décide de dilapider 14 milliards d'euros dans un Etat quasiment en faillite, vous pourrez communiquer autant que vous voulez, et même avec beaucoup de talent (si tant est qu'on puisse en reconnaître aux professionnels de la communication) le résultat restera que 14 milliards d'euros ont été prélevés sur le budget de l'Etat, et que ceux-ci n'iront pas soulager le pouvoir d'achat de nombreux français modestes ou pauvres.

Et pourtant... depuis qu'un publicitaire poitevin a jugé bon de raffariner à tout va, on voudrait nous faire croire que les réformes sont principalement tributaires de la communication qui les accompagne... On notera la disparition des termes "information" et "pédagogie" au profit de celui qui fait vendre des lessives.

Pour faire directement référence à la pseudo-séance d'autoflagellation élyséenne du mois d'avril, comment ne pas voir que rien n'est véritablement remis en cause. Si le principal protagoniste sans rolex a passé son temps à se reconnaître des erreurs, c'était finalement pour ne rien renier sur le fond... puisque seule la forme était à revoir.

Le papounet de Jean considère que son action a été bonne mais qu'elle n'a pas été correctement interprétée. Or, promettre que le cap ne change pas en parallèle d'une reconnaissance de fautes de communication, c'est un peu nous dire "on a été bons, le problème c'est que vous ne comprenez rien". La drôle d'impression, le sentiment diffus qui montait au cours de l'entretien était bel et bien que plus le Président se chargeait artificiellement de fautes, plus il semblait nous dire à tous que nous serions bien inspirés de faire un petit effort afin de mieux saisir les louables intentions qui étaient les siennes et celles de son collaborateur préféré. On n'avait peut-être jamais autant fait remarquer aux citoyens à quel point ils ne méritaient pas leur monarque.