mardi 25 novembre 2008

Après les éléphants




On ne peut pas reprocher le manque de clarté de la décision des militants.

Ils se sont exprimés les 6, 20 et 21 novembre. Leurs votes n'ont pas permis de dégager de message clair si ce n'est qu'ils se sont tourné à 71% vers ceux qui souhaitaient que le PS ne soit pas un parti de supporter ni un partenaire amené à s'allier avec le MODEM (ce parti si incontournable qu'il n'a pas de député).

Ségolène Royal et ses amis ont depuis décidé de ruer dans les brancards qui soutenaient des militants meurtris mais survivants. Plutôt que de choisir l'apaisement, ils ont préféré montrer qu'ils avaient fait semblant de souhaiter un congrès serein et que celui-ci n'aurait obtenu le label "utile" qu'à la seule condition qu'ils en soient sorti vainqueurs absolus.

Ségolène Royal a perdu. Pense-t-elle pour autant avoir tellement perdu qu'elle puisse même y laisser sa dignité ? C'est pour le moment le chemin que ses lieutenants empruntent. En feignant la révolte et l'indignation, ils instrumentalisent la colère de militants déçus et, après s'être attribué le terme de "rupture", se dirigent vers une voie de manipulation de l'opinion et des émotions, celle qu'ils villipendaient quand elle desservait les socialistes et les habitants de notre pays en 2007. Ionesco aurait quasiment pu en faire le sujet d'une pièce...


mardi 18 novembre 2008

Jeudi (et peut-être même vendredi)



Notre responsabilité sera grande jeudi (et peut-être même vendredi). Cette fois ce sont des noms que nous glisserons dans l'urne.
Au plan local, je ferai totale confiance à Marc Coatanéa pour prendre la succession de notre premier secrétaire fédéral Jean-Jacques Urvoas.

Au plan national, nous choisirons qui sera notre visage et qui sera notre voix pour les années à venir au sein de la gauche française. La personne qui y sera désignée sera chargée de rassembler la gauche. Elle aura un rôle considérable pour sortir le parti d'une paresse intellectuelle chronique. C'est selon ces critères que je me déterminerai jeudi (et peut-être même vendredi).

Jeudi, j'espère que Martine Aubry sera en tête de nos suffrages. Son parcours et son action illustrent ce qui m'a fait aimer ce parti et son histoire et ce qui m'y fit adhérer en 2006. Mais loin de se reposer sur ses lauriers, elle a déjà entamé le chantier de la mise au travail. Celui-ci était nécessaire car depuis fort longtemps nous n'avons pas suffisamment réfléchi et parce que la réflexion sur notre parti ne peut se réduire à la lecture arithmétique de résultats de premier tour d'une élection présidentielle.

Martine s'adresse aux attentes sociales des français en leur proposant un projet de société plutôt qu'en agitant des gadgets, elle ne cède pas à la démogagie sécuritaire, elle est ambitieuse pour l'Europe et elle travaillera vraiment avec tout le monde dans et en dehors du parti.
Je cocherai la case en face de son nom ce jeudi (et peut-être même vendredi).

jeudi 13 novembre 2008

Comme un voile




Après un article écrit au lendemain du vote socialiste sous le coup du courroux, il est temps de revenir sur ce qui cristallise une opposition que certains qualifient à tort de façade.


La question du rapport au Modem est au coeur du congrès qui s'annonce. Un certain nombre de soutiens des motions A, C et D (et probablement B et F) interpellent les supporters de la motion E (qui était la seule à compter deux premiers signataires ex-aequo, on comprend mieux pourquoi dorénavant, mais est-ce étonnant de renier sa parole quand cette fâcheuse tendance est édifiée en stratégie) sur ce qu'entend éventuellement effectuer Ségolène Royal vis à vis du Modem en général et de Bayrou en particulier.


Qu'un certain nombre de camarades ayant fait le choix du renouveau et de la refondation en optant pour la motion de celle qui fut ministre dès 1992 au sein du gouvernement Bérégovoy soient totalement sincères dans le rejet d'un contrat de gouvernement avec le Modem est parfaitement envisageable, compréhensible et même rassurant. En revanche, ceux-là même ne sont toujours pas capables d'expliquer pourquoi Madame Royal, candidate à la Présidence de la République désignée par le vote des militants socialistes (à 60.62%) :

. a nié la pertinence du projet socialiste voté par les militants (à 85%)

. a émis l'hypothèse de nommer François Bayrou premier ministre en cas de victoire.


Autant de couleuvres que les militants ont du avaler les unes après les autres sans jamais avoir à donner leur opinion par rapport à des positions politiques pour lesquelles l'ex-candidate n'a jamais ressenti le besoin d'éclaircir les choses une bonne fois pour toutes alors même que l'occasion lui en est donnée dans la mesure où elle se positionne pour infléchir la ligne socialiste pour les prochaines années.


Plutôt que de saisir l'occasion de le faire durant cette période charnière pour l'avenir du Parti Socialiste (à défaut de l'avoir fait auparavant), la motion E choisit de railler toutes ces légitimes inquiétudes. Que ses partisans ne s'étonnent pas si certains militants interprètent ce non-choix comme une promesse dont il faudra tirer toutes les conséquences le 20 novembre.

Sauvons la statistique publique




Sans concertation préalable, la Présidence de la République et le gouvernement ont décidé au cours de l’été de créer un « Pôle National de la Statistique Publique » à Metz. Présenté comme une création et un regroupement, ce projet est en fait un démantèlement d’activités déjà existantes, qui vise à compenser la fermeture des casernes de Metz. Nous protestons contre cette décision précipitée qui menace l’efficacité et la qualité du service statistique public, indispensable au débat démocratique.

Ou quand Nicolas Sarkozy dit modernisation et pragmatisme, il faut entendre casse publique et improvisation...

Si le sujet vous importe et si vous voulez rester mon copain, je vous invite donc vivement à signer la pétition à votre disposition ici : http://sauvonslastatistiquepublique.org/
Vous y trouverez également tout plein d'explications sur les enjeux de la préservation de la statistique publique.

vendredi 7 novembre 2008

WTF ?




Mais qu'est-ce qui leur a pris ?
Qui sont ces pseudo-modernistes qui ont pris le pouvoir dans l'une des plus cruciales institutions de l'Europe ?

Comment peut-on à ce point s'asseoir sur une histoire aussi prestigieuse que délicieusement pourvoyeuse de rêves ?
Par quelle étonnante vue de l'esprit ont-ils pu s'imaginer que nous étions tous devenus, petits ou grands, des individus aspirant aux couleurs criardes et aux dessins plus enfantins qu'un album de coloriage premier âge ?


Ils ont tué Kinder Surprise. Quand ça ? Je l'ignore. Toujours est-il que les surprises qu'on nous réserve dorénavant dans les oeufs chocolatés sont devenues d'ignobles petits jouets brillants et colorés aux formes débilisantes. La plupart d'entre eux ressemblent à s'y méprendre aux personnages mal dessinés des plus mauvais dessins animés que TF1 réserve à nos têtes blondes et brunes. Fut un temps où ceux-ci contenaient des trésors à assembler et qui demandaient un minimum de concentration afin que l'aile de l'avion ne soit pas salement orientée au risque de manger le premier building venu.


Tout cela est terminé puisque les pièces les plus difficiles à élaborer requièrent au grand maximum trois manipulations, et encore ! avec un détrompeur au cas où vous mettriez le bras gauche du pirate à droite et le bras droit au milieu du front.

Et quand bien même... Qui est-il le concepteur de ce jouet pas rigolo pour s'autoriser à empêcher un enfant (ou un socialiste) à élaborer un petit monstre de sa propre conception ?

En ayant cherché à s'adresser au plus large public possible monsieur l'ingénieur des jouets Kinder surprise a bien dénaturé ce que le jouet Kinder représentait pour les enfants qui deviendraient grands et pour les grands qui se rappellent qu'enfants, ils voulaient devenir grands.

mardi 4 novembre 2008

ça va trancher




Les feux allumés récemment contre la motion D sont étonnants. Ils mettent le plus souvent en exergue la discipline au sein du parti. Souvent incohérents, lorsqu'ils viennent de François Hollande (celui par qui était dépositaire de l'exemplarité dans notre parti), ils deviennent franchement drôles lorsqu'ils viennent de celles et ceux qui ont choisi la motion E comptant dans ses rangs celui qui a tellement bafoué le Parti Socialiste qu'il aurait bien aimé en changer le nom et celle qui a avoué ne pas croire au projet présidentiel choisi massivement par les militants.

Ces reproches (les leurs, les miens) sont devenus cosmétiques car anachroniques. Dans deux jours, les socialistes auront tout loisir de s'exprimer dans les urnes. Nous devrons par la suite faire avec, en connaissance de cause. Un choix en faveur d'une motion n'interdit pas un intérêt nourri pour d'autres textes. Faire confiance à Martine Aubry et à sa démarche de réel rassemblement c'est aussi porter l'espoir que d'autres camarades viendront grossir les bancs d'un Parti à nouveau au travail.