jeudi 13 novembre 2008

Comme un voile




Après un article écrit au lendemain du vote socialiste sous le coup du courroux, il est temps de revenir sur ce qui cristallise une opposition que certains qualifient à tort de façade.


La question du rapport au Modem est au coeur du congrès qui s'annonce. Un certain nombre de soutiens des motions A, C et D (et probablement B et F) interpellent les supporters de la motion E (qui était la seule à compter deux premiers signataires ex-aequo, on comprend mieux pourquoi dorénavant, mais est-ce étonnant de renier sa parole quand cette fâcheuse tendance est édifiée en stratégie) sur ce qu'entend éventuellement effectuer Ségolène Royal vis à vis du Modem en général et de Bayrou en particulier.


Qu'un certain nombre de camarades ayant fait le choix du renouveau et de la refondation en optant pour la motion de celle qui fut ministre dès 1992 au sein du gouvernement Bérégovoy soient totalement sincères dans le rejet d'un contrat de gouvernement avec le Modem est parfaitement envisageable, compréhensible et même rassurant. En revanche, ceux-là même ne sont toujours pas capables d'expliquer pourquoi Madame Royal, candidate à la Présidence de la République désignée par le vote des militants socialistes (à 60.62%) :

. a nié la pertinence du projet socialiste voté par les militants (à 85%)

. a émis l'hypothèse de nommer François Bayrou premier ministre en cas de victoire.


Autant de couleuvres que les militants ont du avaler les unes après les autres sans jamais avoir à donner leur opinion par rapport à des positions politiques pour lesquelles l'ex-candidate n'a jamais ressenti le besoin d'éclaircir les choses une bonne fois pour toutes alors même que l'occasion lui en est donnée dans la mesure où elle se positionne pour infléchir la ligne socialiste pour les prochaines années.


Plutôt que de saisir l'occasion de le faire durant cette période charnière pour l'avenir du Parti Socialiste (à défaut de l'avoir fait auparavant), la motion E choisit de railler toutes ces légitimes inquiétudes. Que ses partisans ne s'étonnent pas si certains militants interprètent ce non-choix comme une promesse dont il faudra tirer toutes les conséquences le 20 novembre.

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