Il y a toujours une bonne raison de préférer la radio à la télévision.
Si vous avez déjà tenté de faire la vaisselle en regardant la télévision, vous saurez de quoi je veux parler. Allumer la radio plutôt que la télévision, c'est s'ouvrir deux champs d'activité à la fois. L'un cérébral, l'autre pratico-pratique.
Le cerveau connecté, voilà que je peux préparer un café, remplir la machine à laver ras la tronche, faire la vaisselle, prendre une douche, boire un café les yeux rivés sur l'horizon, m'allonger et fermer les yeux en attendant que ce mal de crâne daigne foutre le camp, étendre mon linge, tapoter sur le clavier, faire chauffer l'eau des pâtes, faire mes valoches pour un voyage tout proche, nettoyer le réfrigérateur et même prendre un bouquin... pour peu qu'on parvienne à dégotter une radio aux goûts musicaux adaptés (exercice périlleux, sujet inépuisable).
Tout ceci ne vaudrait toutefois pas la peine si l'offre de programmes n'était pas si riche en long, en large et même en travers. Entre radios musicales, généralistes, spécialistes de l'info, régionales et j'en passe... il y a tout : à boire à manger, de l'apéro au digestif en passant par le grignotage. Nul autre média (lire medium, pour peu que vous soyez académicien) n'offre cette souplesse et cette richesse inépuisable.
A cet égard, "l'offre publique" en matière de radiophonie est assez inestimable. Ainsi, au lieu de vous emmerder à regarder le Jour du Seigneur, tentez donc un jour de vous brancher sur France Inter, à la même heure, depuis n'importe quel coin de France, et laissez vous tomber sous le charme de Panique au Mangin Palace, l'émission écrite les deux doigts dans la prise (nous en reparlerons peut-être un jour) qui vous fera rire, réfléchir et même voyager avec une inventivité chaque semaine plus bluffante.
Par l'autre bout de la lorgnette (de par sa diffusion circonscrite), c'est Radio Kerne qui scotche le tuner de Cornouaille et vous épargne le douloureux et ingrat exercice du choix d'un disque quand l'envie vous prend de régaler vos tympans et de préserver vos yeux et vos oreilles d'un agressif justicier des temps modernes. La programmation musicale de cette radio implantée à Plonéis a tout pour ravir le curieux : un pied en Bretagne et l'autre dans le reste du monde. Elle réussit ce grand écart sans jamais se froisser les adducteurs.
Voilà deux illustrations parmi tant et tant d'autres de ce que peut nous offrir ce support sans équivalent. Loin de se nécroser, la voici qui s'offre à nous en des moyens de diffusion de plus en plus variés : radio traditionnelle bien sûr, mais aussi radios internet, radios disponibles sur le câbleTNTsatellite (comme l'exige l'horrible formule consacrée), winamp, podcasts. Pour peu qu'on ait la possibilité de posséder l'équipement minimal ad'hoc (ordinateur + connexion), c'est une galaxie qui se révèle.
A l'échelle du temps qui nous est imparti sur cette Terre, ce serait presque un défi décourageant.