lundi 22 octobre 2007

Droopy or not Droopy



François Fillon est un être étrange et assez insaisissable.

Je ne parviens pas à le percevoir tel qu'on le présente souvent : fade et triste.

Par exemple, les Guignols de l'Info croient bon de le présenter comme le Droopy gouvernemental en chef. Voilà bien l'une des choses qu'on pourrait leur reprocher. Pour le plaisir d'un bon mot ou d'un coup de trait psychologique qui permet facilement le gag récurrent, ils passent à côté du talent qui était celui des anciens auteurs, Jean-François Halin et Benoît Délepine, qui savaient décrypter les apparences. Mais nous y reviendrons probablement un jour.


En réalité, François Fillon n'a rien du sympathique Droopy. Depuis que par pur orgueil il s'est rallié au candidat Sarkozy, trahissant ainsi ses idées plus encore que punissant le Président en place, il lui semble de plus en plus compliqué de ne pas céder aux sirènes des mots qui feront mal. Ainsi, le triomphalisme de l'après 6 mai lui fera affirmer brutalement qu'
il faut rompre, pour rejeter l'imposture morale de cette gauche qui joue à colin-maillard avec l'Histoire, la gauche des grandes âmes sèches, qui pratique la justice sociale comme on offre un caramel mou, du bout des doigts, à la sortie des kermesses dominicales.

Ceci n'est évidemment qu'une illustration de son goût pour les mots choc et blessants.


Alors triste, oui. Mais pas au sens premier du terme.

C'est triste d'user de mots sans en mesurer toute la portée, symbolique ou non. En observant Droopy, on ne décèle rien d'une tristesse que l'on aurait à déplorer de par ses effets sur autrui. Rien de tel chez le chien placide.

Les Guignols feraient bien d'observer davantage le caractère du Premier Ministre. Jusque dans ses moindres détails.

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