mardi 18 septembre 2007

Lettres de noblesse

On s’est beaucoup moqué de l’équipe de France de rugby après sa défaite face aux argentins. Pour ma part, je trouve que c’est faire là un bien grand affront à l’équipe d’Argentine. Cette nation du rugby a tout pour nous surprendre énormément d’ici les prochaines années.
Ainsi, l’équipe de France ne méritait pas tant de réprimandes et de persiflages.

On leur a reproché tant de choses, et notamment l’excès de présences publicitaires et un mépris vis-à-vis de l’adversaire dû à un excès de confiance.


Pour être tout à fait franc et objectif, je n’ai pas souvenir d’une présence massive des rugbymen dans la promotion de produits commerciaux. Quelques uns, particulièrement emblématiques, ont cédé aux sirènes du fast-food ou de la marque de leur équipementier, mais si les enseignes commerciales font énormément de place au rugby lui-même, les joueurs ne se mettent en réalité guère en scène dans ces spots. Il en va différemment bien sûr de leur sélectionneur…

Quant à l’excès de confiance, je sais qu’on a pu entendre des journalistes fanfaronner en se préoccupant exclusivement de l’écart que les français pourraient infliger aux argentins, sans envisager un instant la victoire albiceleste. Les joueurs, en revanche, n’ont pas manqué de rappeler la valeur réelle des pumas et les difficultés que le XV de France éprouvait systématiquement face aux argentins qui les connaissent si bien.


Et puis il y eut la lettre de Guy Mocquet, bien sûr… encore…

En dehors du clin d'oeil évident à l'avenir politique du sélectionneur national, il a été beaucoup avancé qu’en terme de gestion des ressources humaines de son groupe, c’était particulièrement malhabile, le caractère dramatique du contenu de la lettre du jeune résistant communiste ayant bouleversé les âmes.

Alors faut-il regarder de ce côté pour expliquer le brusque changement d’attitude de l’équipe au coq ce dimanche soir ? Bernard Laporte aurait-il tenu compte des critiques émises envers son management ? A-t-il compris que la trop forte puissance des émotions peut saper les jambes, la tête et les cœurs ? On peut penser que oui. Il est temps de vous offrir en exclusivité les coulisses de la préparation des Bleus. Le crabe et le surimi s’est décarcassé pour vous faire lire en intégralité le texte lu hier soir par Jean-Baptiste Elissalde à ses coéquipiers, deux heures avant le coup d’envoi. Il s’agit du mot adressé par Jean Jaurès à son épouse, Adélaïde Barbaza, le 30 février 1914 :


« Ma petite femme chérie, je suis parti au pain.
Je passerai sûrement voir les copains au Café du Croissant.
A tout à l'heure.
Bisous.
Ton Jean-Jean.
»


...

...


C'est que faudrait voir à pas prendre Laporte pour un jambon.

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